Le Comptoir Universel de l’Or est une société de rachat d’or créée par deux professionnels de la bijouterie. Aujourd’hui, l’entreprise compte de nombreuses agences à Rouen, Paris, Dijon, Châlon, Gap, Aix-en-Provence, et plusieurs à Marseille. Leur métier ? Racheter des métaux précieux et les revendre à un fondeur qui les recycle s’il s’agit de bijoux, ou les revend s’il s’agit de lingots et pièces d’or.
Nous avons posé quelques questions à Tiphaine, la responsable du bureau d’Aix-en-Provence.
En quoi consiste votre métier en quelques mots ?
Cela consiste à racheter des bijoux, des lingots, des lingotins [petits lingots de 5g à 500g, NDLR] et des pièces d’or à des particuliers pour les revendre à des fondeurs.
Le principe est simple, mais nous faisons face à de plusieurs difficultés. Pour commencer, les sociétés de rachat d’or ont mauvaise presse. Le Comptoir Universel de l’Or, contrairement à d’autres, n’a pas pignon sur rue, il faut nous chercher pour nous trouver. Dernièrement, Le Monde a tout de même écrit, en parlant de sociétés de rachat d’or : « Le plus généreux est le Comptoir Universel de l’Or ». Notre objectif n’est pas de réaliser la plus grande marge, mais plutôt d’avoir bonne réputation et de nous faire connaître du plus grand nombre. Par ailleurs, recevoir dans un bureau et non une boutique rassure parce que cela garantit une certaine confidentialité et une certaine discrétion. L’un des dirigeants du Comptoir Universel de l’Or tient une bijouterie et connaît parfaitement les dangers inhérents à ce secteur.
Lorsqu’un client nous présente ses bijoux, je vérifie en premier lieu les poinçons de 9, 14, 18 ou 22 carats, seuls les lingots pouvant être de 24 carats. En l’absence de poinçon visible, nous utilisons un autre procédé chimique, sans conséquence pour le bijou, qui nous permet de savoir s’il s’agit bien d’or et de combien de carats il s’agit.
Ensuite nous procédons à la pesée des bijoux devant le client sur une balance contrôlée chaque année par un organisme indépendant. Nous lui annonçons ensuite un prix non pas en fonction du dernier fixing, soit le cours de l’or donné par la bourse de Londres à 11h30 et à 15h30, mais en fonction du cours en temps réel pour être au plus juste. Si le client accepte le tarif proposé, je prends ses bijoux en photo, j’émets une facture, et j’inscris la transaction dans mon livre de police dans lequel tout est consigné. Le client signe alors un contrat de rétractation qui lui permet d’annuler la transaction à condition que nous n’ayons pas desserti ses bijoux.
Cours du lingot d’or :
– au 10 novembre 2022 : 54 887 €
– au 1er janvier 2023 : 55 470 €
Qui sont vos clients ?
Nous recevons tous types de profils, de tous milieux sociaux et malgré les apparences, c’est un métier à forte dimension sociale. Certains amènent des bijoux cassés, d’autres des bijoux qu’ils ne mettent plus.
Aujourd’hui, des mères ou des grands-mères vendent des bijoux de famille au lieu de les transmettre. D’ailleurs, la vente de ces bijoux a souvent fait l’objet d’une réunion familiale et les gains sont partagés.
Certains revendent leurs bijoux parce qu’ils ont peur de les porter.
Il faut savoir qu’au début, les agences de rachat d’or pouvaient payer en liquide. Cela a favorisé les vols à l’arraché.
Depuis quelques années, le « livre de police » permet de retracer toutes les informations relatives à une transaction permettant le cas échant de remonter jusqu’au vendeur du bijou. D’ailleurs, spontanément, certains particuliers victimes de cambriolage me contactent pour savoir si on m’a présenté un de leurs bijoux après un cambriolage, mais les dernières règles en vigueur dissuadent les voleurs de venir chez nous.
Parfois, cela fait suite à un décès ou à un divorce. Parfois, les personnes sont dans le besoin et certaines situations sont dramatiques. Les gens vendent aussi davantage leurs bijoux lorsqu’il y a une recrudescence de cambriolage, ou avant de partir en vacances.
Je me souviens d’une jeune femme qui était venue avec son père. Sa mère venait de décéder et elle avait hérité de ses bijoux. Son père étant un ancien sapeur-pompier et étant très peinée de vendre ces bijoux, elle a décidé de faire don du fruit de la vente à une association des enfants de pompiers. Cela a permis à ce père et sa fille de transformer un moment très triste en un moment de joie partagée.
Quelle évolution constatez-vous dans votre métier ?
Cela fait environ 20 ans qu’il est possible de racheter de l’or. Aujourd’hui, vous ne pouvez plus vendre des bijoux sans pièce d’identité et encore moins être payé en espèces, pour commencer.
Lorsque j’ai commencé à travailler dans ce domaine, le cours du lingot d’or s’établissait à 40 000€. Aujourd’hui, il atteint 55 000€. Il n’a jamais été aussi haut depuis environ 60 ans. Généralement, plus il y a des crises, plus la valeur de l’or augmente. C’est une valeur refuge.
Par ailleurs, il y a très peu de personnes qui vendent leurs bijoux en or dans certaines régions, plus conservatrices.
Le saviez-vous ?
Depuis la loi du 17 mars 2014 relative à la consommation, lorsqu’un professionnel achète des métaux précieux à un consommateur, le paiement doit être effectué uniquement par chèque barré au nom du consommateur vendeur ou par virement à un compte ouvert au nom du consommateur. (Source : economie.gouv.fr)
Qualités humaines pour le rachat d’or
De mon point de vue, il ne faut pas presser les gens. Lorsque je sens une personne hésitante, je n’insiste jamais, le but étant qu’au final, le client soit content et rassuré. Parfois ce n’est ni anodin ni simple de vendre des bijoux.
De façon générale, c’est un métier très intéressant. Il nécessite de l’empathie, de la patience. Il faut savoir faire preuve d’écoute, mais aussi être rigoureux.
Pourquoi avez-vous choisi de vous domicilier au centre Amadeus d’Aix-en-Provence ?
Nous voulions recevoir les clients dans un cadre confidentiel et j’apprécie le principe du centre d’affaire avec un accueil de qualité des clients tel que celui du Centre d’Affaires Amadeus. De plus, l’adresse est centrale et il est facile de s’y rendre pour les Aixois, comme pour les autres.