Maurice Caillé a fondé Soditech en 1990 pour aider les entreprises aéronautiques, automobiles et dans la défense à résoudre leurs problématiques en ingénierie.

Il ne savait pas que, 27 ans plus tard, cela l’amènerait à œuvrer en faveur des échanges universitaires entre la France et le Brésil.

M. Caillé représente Performance Assessoria e consultoria em idiomas en France  et précisons tout de suite que cette société est à l’origine basée dans une ville un peu au sud de Sao Paulo, au Brésil.
Spécialisée dans l’apprentissage du français pour les brésiliens, elle propose également des échanges, des préparations à des tests de langue et des séjours linguistiques.

Elle s’adresse :

  • à des particuliers qui souhaitent faire un séjour touristique,
  • à des étudiants qui s’apprêtent à venir poursuivre leurs études en France ou au Québec,
  • mais aussi à des professionnels qui auraient besoin de maîtriser un français plus axé « business » et des avocats.

Comment en êtes-vous arrivé à représenter une entreprise brésilienne en France et pourquoi cette société voulait avoir un pied en France puisqu’elle s’adresse à des brésiliens ?

En 2000, nous avons créé une filiale de Soditech au Brésil spécialisée en ingénierie automobile pour répondre à la demande de Renault. À l’époque, le constructeur automobile avait besoin d’adapter son offre au Brésil : c’est ce qu’on appelle l' »intégration locale ». Et en 2012 j’ai confié la direction de Soditech France, que j’avais créée en 1990, à une proche pour me consacrer entièrement à Soditech Brésil.

Aujourd’hui, je vis quasiment un mois sur deux au Brésil où je développe l’activité d’ingénierie automobile ainsi que dans les énergies nouvelles. Soditech Brésil représente aujourd’hui 200 personnes mais quand je suis arrivé dans le pays, je ne parlais pas la langue et nous avions besoin de former des salariés brésiliens qui eux ne parlaient pas français.
C’est dans ce contexte que j’ai rencontré la société Performance Assessoria e consultoria em idiomas. Depuis, Performance propose également des formations techniques avec l’appui de Soditech et développe également des partenariats universitaires entre la région Rhône-Alpes et une centaine d’universités brésiliennes, notamment via le programme AMERINSA. Et pour développer ces partenariats avec des institutions françaises, il fallait que Performance possède une structure juridique française, ces dernières ne pouvant plus payer des prestations à l’étranger depuis 4 ans environ, sous la présidence Hollande.
Ayant eu besoin du support de Performance em idiomas il y a quelques années, il me semblait logique de l’aider à mon tour. En effet, le gérant d’une société basée en France doit lui-même être résident en France. J’ai donc accepté de prendre cette fonction pour permettre à Performance de s’implanter en France.[

Pourquoi avoir choisi Aix-en-Provence et le centre Amadeus en 2014 ?

C’est lié à Soditech. Soditech est domicilié au Centre Amadeus sur Aix-En-Provence en 2010 et j’étais satisfait du service. C’est tout naturellement que j’ai choisi d’y domicilier également Performance em idiomas.

 

Vous proposez vos cours à différents publics mais qui est votre clientèle ? Quel est le profil des personnes qui recourent aux services de Performance Assessoria au Brésil ?

Il y a des particuliers et des professionnels.

Par exemple, quand ils viennent s’implanter au Brésil, les groupes européens forment leurs cadres à la langue brésilienne.

Font également partie de la clientèle de Performance les sociétés françaises qui rachètent une société brésilienne et font en sorte que les cadres locaux jusqu’au 3ème niveau hiérarchique comprennent et parlent le français.

Cela représente un nombre important de sociétés puisqu’à part la production issue de l’agroalimentaire et du minier, tout ce qui est manufacturé au Brésil vient de l’étranger.

Ce qui contrarie un peu la fierté nationale brésilienne mais la langue française garde une certaine aura auprès des brésiliens – c’est lié à l’histoire impériale notamment-.

Les brésiliens perçoivent donc plutôt bien le fait d’apprendre le français, notamment pour acquérir de nouvelles compétences venant de l’étranger.

 

Qu’est-ce que votre expérience avec Performance Assessoria e consultoria em idioma vous dit de l’intérêt que portent les brésiliens à la France, et au Québec ?

On constate une attirance de plus en plus forte pour le Québec et l’engouement pour la France diminue. Les attentats en France ont fait peur aux gens mais ce n’est pas l’essentiel : ce qui fait fuir, très clairement, c’est la pesanteur administrative française.

La France a des atouts importants : l’enseignement y est moins cher qu’au Québec, il y a les cités U qui permettent aux étudiants brésiliens de se loger à un coût modéré, pour certaines disciplines comme le droit ou l’aéronautique, la France fait figure de référence.

Mais les dernières lois anti-immigration ont considérablement compliqué la situation : aujourd’hui, il est devenu très difficile de rester plus de 3 mois en France légalement  .

A contrario, le Québec ouvre ses portes.

 

On imagine qu’au Brésil aussi, il existe de plus en plus de sites internet et d’applications pour apprendre des langues étrangères. Performance Assessoria e consultoria em idiomas propose des cours par visioconférence : est-ce que c’est une piste pour garder une place sur le marché de l’apprentissage des langues ?

En effet, et Performance a même déployé une appli mobile. Cette offre séduit essentiellement les particuliers qui souhaitent apprendre les bases du français avant de faire un séjour touristique en France.

 

Comment imaginez-vous l’avenir de Performance Assessoria e consultoria em idioma, quels sont les challenges pour tous ceux qui enseignent les langues étrangères ? Et plus spécifiquement les challenges du français et du brésilien ?

Les offres destinées aux touristes continuent de rencontrer un franc succès. Il fut un temps où l’apprentissage du français était obligatoire au Brésil mais cette époque est révolue et on ressent fortement la concurrence de l’anglais. Par rapport à il y a 20 ans, il paraît plus utile aux brésiliens d’apprendre l’anglais que le français.

Enfin, l’influence de l’espagnol est très importante aussi dans toute l’Amérique du sud et on voit de nombreuses publicités au Brésil pour des cours d’espagnol.